On s'engage
Évitons
de boire la tasse
Les océans sont les poumons de la terre, couvrant les trois quarts de sa surface
et générant la moitié de l’oxygène qu’on respire.
Ils subissent aujourd’hui une triple menace :
Ils absorbent 90% de la chaleur excédentaire due à nos émissions de gaz à effet de serre, ce qui entraîne une augmentation de la température et de l’acidité de l'eau, perturbant fortement les écosystèmes marins et la biodiversité.
Chaque année, des millions de tonnes de plastiques finissent dans les océans. Les déversements industriels, agricoles et urbains introduisent aussi des substances toxiques dans les eaux qui tuent la vie marine quand elle ne rentrent pas dans les organismes pour s’inviter directement dans nos assiettes.
Aujourd’hui près de 57% des stocks halieutiques mondiaux sont pleinement exploités et 35% surexploités, donc menacés. Le problème c’est que la pêche est difficile à contrôler. 60% des poissons consommés en Europe sont importés de pays hors union européenne. Le secteur est donc confronté à un dilemme : plus on pèche aujourd’hui plus on affaiblit les rendements de demain ; L’urgence est d’autant plus grande que la pêche mondiale enregistre chaque année de nouveaux records.
Et le roi saumon dans tout ça, parlons-en !
C’est un des poissons migrateurs les plus courageux et résistants. Ils peuvent parcourir plusieurs milliers de kilomètres pour revenir quelques années plus tard dans le lit de la rivière, à l’endroit exact où il sont nés ! Ce sont des poissons anadromes qui naissent en eau douce et migrent ensuite vers la mer. Ils y vivent jusqu'à l'âge adulte. Puis, lorsqu'ils arrivent à maturité sexuelle, les saumons retournent vers leur lieu de naissance pour se reproduire. L’hypothèse la plus répandue est que l’olfaction leur servirait de guide. De fait, chaque cours d’eau possède son odeur, que le saumon garderait en mémoire. Au moment du grand retour, il la reconnaîtrait avec une précision incroyable !
C’est le poisson frais le plus consommé en France et sa consommation mondiale a triplé depuis les années 80.
Pourtant, il est fortement menacé. En 20 ans, la population de saumon atlantique sauvage a été divisée par deux selon les estimations, notamment à cause des activités humaines : surpêche, changement climatique, perte d'habitats et propagation de maladies en provenance des fermes aquacoles de saumon d’élevage. Au bout de la chaîne alimentaire, il absorbe et accumule dans ses tissus les polluants et composés toxiques présents dans les océans.
L’élevage intensif (aquaculture) s’est fortement développé comme une solution à l’augmentation de la demande. En France cela représente plus de 95% du saumon consommé ! Cependant, l’élevage ne résout pas les problèmes de surpêche et de pollution, bien au contraire ! Pour fabriquer 1 kilo de saumon d’élevage il faut 4 kilos de petits poissons sauvages. Aujourd’hui ce n’est donc pas moins de 30% du stock halieutique mondial qui sert à nourrir des poissons d’élevage, pillant ainsi les océans et enlevant les ressources aux populations locales.
De plus, les conditions de vie confinées dans ces élevages peuvent conduire à une concentration accrue de polluants tels que le PCB, les dioxines ou les métaux lourds qui s’accumulent dans la chair du poisson. L’utilisation d’antibiotiques (pour prévenir des maladies) et d’hormones de croissance est aussi monnaie courante et peut sérieusement affecter les populations sauvages avoisinantes.